35 divisible par 1 et 5 et 7 et 35 (nombre composé) |
Deux jours plus tard - soit le temps d’évacuer la gueule de bois - nous nous retrouvions dans la société, et pourtant, on avait vraiment rien à y fiche, dans ces locaux. Mais on avait pas d’autre endroit où aller. Je réfléchissais à comment annoncer à Matt le coup de sang de l’angliche, quand on a sonné à la porte. Je checke la vidéo surveillance, je vois ce type plutôt bien sapé avec une valise bien lourde. A tous les coups, c’était la perfide Albion qui venait allonger la thune. J’ouvre la porte en me disant que plus ils jacassent plus ils finissent par faire la limande, et blam ! Le mec m’étale avec un bon coup de valise dans le buffet ! Il te sort un pistolet tellement neuf qu’il brillait et il le pointe sur Matt, c’est tout juste si le petit mec se pisse pas dessus. Moi je suis par terre et j’évalue le nombre de pas qui m’éloignent du fusil sous le bureau. Un peu trop...pour le moment. Et voilà, le boss de MegaPrimes qui se ramène. Je l’avais oublié, ce connard. “J’avais dit que je ferais la danse du ventre sur vos cadavres dans votre société en feu, il est plus que temps de tenir promesse”, qu’il fait, et bam, il envoie un revers avec son arme sur la tête de Matt qui tombe à terre pour le coup. Son gorille me flanque le même traitement, et oui, je perds connaissance. Pas longtemps, je pense, quand j’ouvre les yeux, je recrache de l’essence qu’ils sont en train de verser par bidons tout partout - et sur moi. Je n’ai pas la ressource mentale ni la volonté de faire quoi que ce soit - je suis à moitié inconscient. J’ai reçu un entrainement pour affronter ce voile de la demi-conscience, il ne faut pas penser, juste bouger, dans certaines directions, mais à peine je lève un bras ou je tourne la tête, qu’on m’arrête d’une poussée et je tombe. La tentation du sommeil est tellement forte, la douleur aussi... Je suis allongé sur le sol et je n’ai qu’un oeil ouvert, qui voit mal à travers les vapeurs d’essence. La porte s’ouvre à nouveau en grand et d’autres rentrent, mais a priori ils se battent entre eux...je me rendors... On me relève contre un mur, je tousse de l’essence. La tête ballante, j’ouvre les yeux et c’est l’angliche qui me met une torgnole. L’angliche venait de me sauver la vie, et je lui dis merci, en anglais. “Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais jeté personnellement une allumette ici, mais on vous a à l’oeil. On a un satellite braqué sur vous et une équipe d’intervention 24/7 qui squattait dans l’immeuble d’en face. Grâce à l’initiative de vos concurrents on eu le droit d’intervenir, mais je ne vois aucun ordinateur ici. Je vous sauve la vie, et vos concurrents vont aller en prison. Vous me laissez jeter un oeil à vos algorithmes ? De votre point de vue, c’est un bon marché.” Je me rendors une seconde, il me secoue, et je bafouille qu’il y a une clef dans le tiroir du bureau qui ouvre la porte vers le centre de calcul. Il tire le tiroir, le renverse, fouille dans le fatras, tire la clef, ouvre la porte et se jette dans l’escalier en colimaçon avec deux baraques en armure de combat et fusil d’assaut. Je me lance en avant, m’approche de la porte blindée du “centre de calcul”, la referme à clef avec le double que j’ai sur moi, et sans retirer la clef, je donne un coup de pied dessus pour casser la clef dans la serrure. Je soulève d’un bras Matt qui inconscient pèse pour le coup bien le poids d’un âne mort. De l’autre bras, je farfouille et chope mon fusil à pompe. J’allais pas baisser les bras devant trois anglais de merde, quand même. |